Les archives de Evariste Galois

'Tout voir, tout entendre,  ne perdre aucune idée', Evariste 

    Galois, 29/Oct/1831

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Des Revers de fortune

Juin 1828: Galois s'était préparé aux examens de l'Ecole polytechnique, qu'il n'aurait dû aborder qu'après des études comprenant une année d'élémentaire et une de spéciale. Il osa s'y présenter en candidat libre et échoua. Cet échec lui fut amer et constitua la première des « injustices, réelles ou imaginaires, qui finirent par empoisonner sa vie. » (Dupuy et Magazine pittoresque) Galois voulait absolument fréquenter cette école, parce qu'elle garantissait l'acquisition de la meilleure formation mathématique possible. Cette école avait complètement modifié ses statuts dix ans auparavant : elle avait mis fin à son orientation militaire et avait échangé l'uniforme pour une tenue civile. Sa tâche principale demeurait cependant la même : former de jeunes scientifiques au service du gouvernement. Le 25 mai puis le 1e juin, il soumit ses articles sur la résolution d'équations algébriques à l'Académie des Sciences. Le 2 juillet 1829, une terrible tragédie secoua Evariste Galois car son père se suicida. L'année 1829 était une période où les ecclésiastiques s'opposèrent à l'attitude favorable du roi Charles X vis à vis des décrets libéraux de Martignac. Ces Edits interdisaient à certains religieux d'enseigner ( par exemple, aux jésuites). De telles tensions régnaient également à Bourg-la-Reine, où au début de l'année 1829, un jeune prêtre arriva dans la paroisse et y prit position contre le maire libéral, Nicolas Gabriel Galois. « Il lia partie avec un adjoint pour supplanter Monsieur Galois : on monta une cabale contre lui, des couplets à la fois bêtes et licencieux coururent et furent attribués à la plume du maire, calomnies d'autant plus perfides qu'un membre même de sa famille y était tourné en ridicule? Monsieur Galois ne put résister à ces attaques : il succomba à un délire de persécution, et, le 2 juillet 1829, profitant d'une absence de sa femme, il s'asphyxia dans l'appartement qu'il avait à Paris, rue Jean-de-Beauvais, à deux pas du collège Louis-le-Grand. » (Dupuy) En fait c'était le curé qui avait écrit les lettres anonymes et les lui avait attribués. Pendant qu'on descendait le cercueil dans la fosse, un esclandre éclata entre le jésuite qui officiait et les partisans du maire défunt qui, entre-temps, avaient été informés du complot qu'on avait fomenté contre celui-ci. Le prêtre reçut un projectile au front et l'altercation tourna à l'émeute. Cet événement affecta grandement Evariste et influença certainement ses orientations. Les deux revers de fortune vécus par Galois en ce mois de juillet 1829 contribuèrent sûrement à l'évolution dramatique de sa vie ultérieure. La question reste posée quant à savoir s'ils provoquèrent la suite des événements ou s'ils la précipitèrent. La seconde candidature d'Evariste au concours d'entrée de l'Ecole polytechnique, quelques jours plus tard ne fut pas plus heureuse que la première tentative. Peut-être est-ce une légende colportée par Dupuy touchant à ce deuxième examen mais la scène qui s'y serait produite est reprise par de nombreux auteurs de biographies. « ?.la tradition veut qu'après une discussion où l'un d'eux avait eu tort, le candidat exaspéré ait jeté à la figure de l'examinateur, le torchon à effacer la craie. » Ce nouvel échec lui ferma définitivement les portes de Polytechnique, où il avait souhaité entrer non seulement pour la qualité de sa formation scientifique mais aussi pour l'idéal républicain qui y régnait encore. Vingt ans après, on trouve la remarque suivante dans les Nouvelles Annales Mathématiques : «  Un candidat d'une intelligence supérieure est perdu chez un examinateur d'une intelligence inférieure. Barbarus hic ego sum quia non intelligor illis! »



Écrit par Bernard Bychan; Dernière modification: September 15, 2017


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