Les archives de Evariste Galois

'Tout voir, tout entendre,  ne perdre aucune idée', Evariste 

    Galois, 29/Oct/1831

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Sa vie politique

Galois, lycéen à Louis-le-Grand, s'intéressait déjà à la politique. Son orientation politique était même une des raisons pour laquelle il désirait ardemment entrer en polytechnique. Son véritable engagement politique, cependant, débuta réellement à l'Ecole Normale. Il se lia d'amitié à Auguste Chevalier, un étudiant de deuxième année, dont le frère, Michel, était étudiant à l'Ecole polytechnique. Tous deux eurent une grande influence sur Evariste. En effet, les deux frères étaient adeptes aux idées de St-Simon. Le comte de St-Simon, ou Claude Henri de Ronvroy pour l'Etat civil, était un philosophe, alliant dans sa pensée le positivisme au socialisme. D'après lui, la société devait être organisée d'un point de vue industriel en donnant un rôle de précurseurs spirituels aux scientifiques. Les étudiants de l'Ecole Normale se montrèrent très enthousiasmés par les événements de la Révolution de Juillet. Monsieur Guigniault, le directeur de l'époque, voulait absolument éviter que les élèves participent à ces dangereuses manifestations et leur rappela leurs obligations vis à vis de l'Etat au service duquel ils étaient devenus fonctionnaires. Il ordonna aux élèves de rester à l'intérieur des bâtiments, et, pour plus de précaution, vu que les fenêtres étaient déjà grillagées, il fit encore fermer les portails à clef. Galois voulant participer à tout prix aux mouvements de rue, tenta de s'échapper en faisant le mur. Il échoua et se blessa aux mains et aux genoux. A la fin de la révolution de Juillet, appelée encore « Les trois Glorieuses »-car les événements se déroulèrent pendant trois jours- Charles X dut partir en exil et le Duc d'Orléans, Louis-Philippe, devint roi. Dans les mois qui suivirent, Galois s'affilia à « La société des Amis du Peuple » qui venait justement d'être crée au cours de l'année. Ses membres regroupaient les éléments les plus actifs et les plus agressifs du parti républicain. Après un début public, ils continuèrent à travailler de manière secrète. La presse d'alors les considérait comme très dangereux, principalement celle contrôlée par le gouvernement. Galois semble avoir été en conflit ouvert avec Monsieur Guigniault. Il l'avait irrité avec sa proposition que l'on fasse porter aux élèves de l'Ecole Normale un uniforme de type militaire semblable à celui de Polytechnique, qu'ils soient armés et qu'ils suivent une formation militaire. Apparemment, la plupart des étudiants se distancèrent de Galois et de ses idées très radicales. Evariste Galois fut expulsé de l'école dés le 9 décembre mais on en fit l'annonce officielle le 4 janvier. La raison de son expulsion était une lettre anonyme parue dans la « Gazette des écoles » qui blâmait et offensait le directeur en vertu de l'attitude qui avait été la sienne durant la Révolution de Juillet. Galois a continuellement démenti être l'auteur d'une telle lettre, démenti qu'il exprima à plusieurs reprises en présence du directeur lui-même, et en présence de ses camarades d'études. Il rejoignit alors l'Artillerie de la Garde Nationale qui était presque exclusivement composée de Républicains. Or, le 31 décembre 1831, Louis-Philippe congédia le Général Lafayette et mit fin à la Garde Nationale. De ce fait, en janvier 1831, Galois n'était plus, ni étudiant, ni membre de la Garde Nationale. Il organisa alors une classe de Mathématiques avancées à laquelle au moins 40 étudiants participèrent lors de la première rencontre. Malheureusement ce nombre de participants diminua très rapidement. Monsieur Poisson invita Galois ( 1781-1810) à soutenir une nouvelle version de son mémoire sur les équations algébriques. La première ayant été détruite, il écrivit une nouvelle introduction et soumit son travail le 16 janvier à l'Académie. De nouveaux événements politiques eurent lieu : comme ils refusaient de remettre leurs armes, dix-neuf officiers furent arrêtés et accusés de conspiration contre l'Etat. Le procès eut beaucoup de résonance à Paris, c'est pourquoi par crainte d'un verdict impopulaire, on fit en sorte que le groupe entier fût acquitté. Les membres de « La Société des Amis du Peuple » organisa un banquet en l'honneur de la Garde Nationale « Aux vendanges de Bourgogne ». Durant le Dîner, Galois leva son verre tout à fait spontanément à la santé de Louis-Philippe alors qu'il tenait un couteau dans l'autre. Comme quelques-uns des participants s'empressèrent de suivre son exemple, la plupart des invités quittèrent en toute hâte le banquet par crainte de représailles policières - certains même sautèrent par la fenêtre donnant sur le jardin. Le lendemain, on arrêta Galois à son appartement de Paris où il vivait avec sa mère. On l'accusa d'incitation à l'assassinat sur la personne du roi. Evariste fut emprisonné à Sainte-Pélagie. C'est de là qu'il écrivit à son ami Chevalier : « ..Je suis sous les verrous ! ! !?..Tu as entendu parler des Vendanges de Bourgogne. C'est moi qui ai fait ce geste?? mais ne me fais pas la morale, car les brumes de l'alcool m'avaient ôté la raison. » Sur la fin de l'instruction, il se laissa persuader par son avocat et par ses amis de préciser qu'il avait ajouté, en levant son verre : « ..s'il trahit », mais que cette restriction s'était perdue dans le tumulte des sifflets, sauf pour ses voisins de table qui l'avaient bien entendu. Ceux-ci témoignèrent dans ce sens (Dupuy). Après un long débat judiciaire, il obtint un verdict de non-culpabilité. Peu après, son mémoire sur la résolution des équations algébriques fut rejeté par l'Académie. Monsieur Poisson en était l'un des experts. Un mois seulement après son acquittement, Galois eut à nouveau un grave problème. Les Républicains organisèrent une manifestation patriotique à l'occasion du 14 Juillet sur la place de la Bastille. Ils voulurent à cette occasion planter un arbre, symbole de liberté. Des affiches furent préparées pour animer la population à y participer mais la police les confisqua toutes et voulut arrêter les responsables. C'est ainsi que les forces policières se présentèrent au domicile de Galois tout comme elle l'avait fait la nuit précédente (du 13 au 14) pour les autres suspects. Galois, averti, n'était pas rentré à la maison. Mais le lendemain, il fut arrêté comme son ami Duchalet. Il portait à ce moment là un uniforme de l'Artillerie de la Garde Nationale, ce qui était illégal, et de plus, il était armé jusqu'aux dents. Galois fut à nouveau écroué à la prison de Sainte-Pégalie et condamné à six mois d'incarcération pour récidive. Cette fois, après avoir subi ses trois mois de détention préventive, Galois dut encore assumer les six mois prononcés par le tribunal. En tout, il dut rester neuf mois en prison, ce qui était une peine assez sévère.



Écrit par Bernard Bychan; Dernière modification: September 15, 2017


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